MAROC
16 au 27 avril 2006
COMME UN PARFUM D’AVENTURE !
On en parlait depuis pratiquement deux ans, c’est l’Ami Jean-Yves de Montmerle, qui avait lancé l’idée : "je vais plusieurs fois par an au Maroc pour mon boulot, et je suis sûr que ce serait un voyage extraordinaire à effectuer à moto" ! 32 autres Participants, (au total nous sommes 15 couples, 5 célibataires, et 20 motos) ont également trouvé que c’était une bonne idée…
Il n’empêche qu’en refermant la porte du garage en ce samedi matin, une petite boule d’appréhension reste coincée au fond de la gorge ! Certes, nous ne prenons pas le départ du Paris-Dakar, mais c’est quand même la première fois que nous quittons ce bon vieux continent Européen sur notre propre (pour l’instant…) moto. L’Afrique nous attend. Ce mot est magique : l’Afrique, Nathalie n’arrive pas à y croire…Ce n’est que l’Afrique du Nord, mais c’est l’Afrique quand même ! Allez, roulez petit bolide, ce n’est pas le tout de rêver, la route nous attend. Klong ! fait la première : c’est parti !
En avant à Bayonne !
Avant même d’atteindre la bonne ville de Bayonne, lieu de regroupement de 23 des 35 "aventuriers", nous apprenons que Jean-Yves souffre d’une crise de calculs rénaux et que son médecin lui déconseille formellement de partir pour le Maroc. Quelle déception ! Mais "l’Homme à la Triumph" est solide et il décide malgré nous de venir nous rejoindre à Madrid, et après… Inch’Allah ! Après ? Et bien , comme la crise est passée, Jean-Yves effectuera tout le voyage, comme si de rien n’était…ou presque !
Pour Guy et Corinne, les Normands, les ennuis débutent à 30 km du départ, lorsque leur pneu arrière tout neuf est victime d’une méchante crevaison. Accompagnés de l’autre Jean-Yves (et de Chantal), de Pascal et d’ Agnès, ils réussissent à dénicher un pneu neuf, alors que nous sommes le dimanche de Pâques !
Et ce n’est pas un mince exploit ! Ils ne savent pas encore que pour eux , Allah ne fera guère preuve de mansuétude, quoi que…Mais, nous reparlerons plus tard de leur futurs soucis.
La météo ne nous est guère propice au Pays Basque : il pleut comme "bâche qui visse", il ne neige pas (encore), mais c’est tout comme…C’est encore loin le Maroc ? Tais-toi et roule !
Algéciras
Une nuit de repos à Madrid et nous parvenons mardi soir à Algéciras, tout en bas de l’Espagne, à portée de fusil de Gibraltar et de son fameux rocher encore occupé par une garnison de Sa Gracieuse Majesté. Cette fois, le soleil et la chaleur sont au rendez-vous : les autres Vroameurs aussi : cette fois, il ne manque plus que cinq Participants que nous retrouverons demain. Ces cinq "dissidents" (Jean-Pierre et Maryline, Jean-Sébastien et Ludivine, et Jean-Charles et…sa Harley toute neuve) ont préféré embarquer à Sète pour une traversée de 36 heures… "Chacun sa route, demain seulement nous ferons destin commun !"
Un apéro géant s’improvise à deux pas de la baraque des douaniers du port. Prenons du courage, mes frères (et mes sœurs)… Demain, les choses sérieuses commencent !
L’embarquement doit s’effectuer à deux tours de roues de l’Hôtel, à 5h30…du matin ! C’est dire si la nuit sera courte : quand on vous qu’il flotte un léger parfum d’aventure ! Merci les Amis (es) pour vos sourires matinaux qui réchauffent ce petit matin blafard !
Un autre monde
Si la traversée maritime s’effectue sans histoires, il n’en est pas de même du débarquement. Pascal et Agnès ont oublié la carte grise et l’assurance de leur Varadero, cela nous permettra d’avoir un peu plus de temps que prévu pour admirer les blanches collines qui dominent la ville de Tanger. Avec du temps (les minutes ne durent pas forcément 60 secondes au Maroc !), et beaucoup de gentillesse, les douaniers finissent quand même par nous laisser passer : "Voici ton passeport : Michel, Marie-Hélène et Jean-Claude…" Chacun est tutoyé , appelé par son prénom.
Tout on long du voyage, il en sera ainsi. C’est un peu surréaliste au début, puis on se fait très vite à tutoyer également gendarmes, officiers de police, chauffeurs de taxi, restaurateurs…"Ça va ? Tu vas bien ? Tu aimes le Maroc ? Sois le bienvenu ici."
Les premiers instants vécus sur le sol Marocain sont surprenants et émouvants : pendant que nous attendons nos passeports qui reviennent au compte-gouttes, nous observons un autocar autour duquel s’agite une cohorte de douaniers : à grands cris et à coups de bâton, ils délogent une demi-douzaine de gamins qui s’étaient cachés sous le bus, espérant passer en fraude en Espagne ! Ces gosses, noirs de crasse, en guenilles, sont repoussés sans trop de violence au-delà de la douane…en attendant qu’ils refassent une autre tentative, un peu plus tard…
Les premiers paysages nous ravissent. La nature est verte et souriante. L’autoroute qui mène à Casablanca est tout neuve et …déserte ! Trop chère pour les Marocains, qui de toutes façons ne sont jamais pressés (sauf pour démarrer au feu rouge : le sport national consiste à user et abuser du klaxon si le véhicule qui vous précède ne démarre pas assez vite !) Des hordes de paysans (jeunes enfants inclus) coupent les herbes et les céréales à la faucille. Des moutons et quelques vaches paissent à proximité de la bande d’urgence et les radars fleurissent tous les 20 kilomètres !
Peu avant Casablanca nous retrouvons nos cinq dernières brebis égarées (pardon Bidou, Marie, JS,Ludivine et JC, mais je n’ai pu m’en empêcher !) ainsi que Stéphane, un collègue de travail de Jean-Yves, qui nous guide jusqu’à l’Hôtel, sans encombre. L’entrée du garage est située dans une rue en sens interdit : qu’à cela ne tienne ! Plutôt que de faire tout le tour du pâté de maisons, Jean-Yves parlemente avec le policier de service ("Bonjour, ça va ? la famille ? Bienvenue au Maroc !)" et tout naturellement celui-ci bloque toute la circulation (imaginez le concert de klaxons !) pour nous permettre de passer dans le sens interdit !
Que de contrastes !
Partout , nous sommes choyés, protégés, par une police omniprésente. Nous faisons connaissance avec la misère, celle que l’on n’imagine même pas : vieilles femmes mendiantes, vieillards décharnés, enfants cireurs de chaussures… A la ville comme en campagne, la pauvreté s’étale sous nos yeux gênés. Pourtant, que de gentillesse, que de prévenances à notre égard… Les Marocains aiment communiquer, discuter, marchander, parlementer et la moto est un formidable outil de communication. Les "chefs-parkings" surveillent nos montures à chaque arrêt contre quelques dirhams. Ils sont heureux que l’on vienne visiter leur pays, auquel ils sont très attachés. Les hommes sirotent à longueur de journée un éternel thé à la menthe, tandis que femmes et enfants, bourricots et chevaux fatigués s’acharnent à transporter d’effroyables charges…
Nous logeons dans des hôtels luxueux, où des hommes d’affaires très sérieux …s’affairent autour du bar ! Un pompiste me demande où nous logeons, en affirmant : "Moi, je n’aime pas dormir dans une maison, cet hôtel a 5 étoiles, mais pour moi la nuit je peux compter beaucoup plus d’étoiles !" Chaque personne avec qui nous parlons est un philosophe en puissance ! Un chauffeur de taxi nous déclame des vers de sa composition, un maître d’Hôtel nous parle de la peinture qu’il effectue durant son temps libre !
On nous affirme plusieurs fois que le chômage n’existe pas au Maroc et que tous ceux qui désirent travailler le peuvent. Oui, mais pour quel salaire ? A la Coopérative féminine Amal à Tamanar, nous découvrons avec stupeur un groupe d’une trentaine de femmes qui produisent de l’huile d’argan : pour 40 dirhams par jour (4 €) elles écrasent les fruits de l’arganier, cet arbre qui ressemble à un olivier, et dans lequel les chèvres adorent grimper ! Avec une grosse pierre, elles cassent durant 10 heures par jour ces sortes d’ amandes, puis elles les pressent, les malaxent avec de l’eau afin d’obtenir une huile vendue à prix d’or pour ses vertus médicinales. En notre honneur, elles entament un chant traditionnel très émouvant qui me fait penser aux mélopées des esclaves cueillant le coton dans le Mississippi…
A Tiznit et à Taroudant, nos soirées sont animées par des groupes folkloriques locaux. Dans ces cas-là, c’est l’Ami Schoum qui s’en donne à cœur joie ! Au grand plaisir de nos hôtes, l’athlétique pompier Rémois se mêle aux danseurs et, ma foi, il s’en tire pas trop mal, on même dire avec une certaine grâce !
Quel parcours !
Près de 7000 kilomètres "avalés" en 15 jours : il faut le faire ! Malgré tout, nous avons pris le temps de vivre, notamment durant la semaine passée au Maroc. Depuis Tanger, nous avons longé la côte, via Rabat, Casablanca, El Jadida, Safi, Essaouira, Agadir et Tiznit.
Puis, nous avons poursuivi plein Est, vers Tafraoute, Taroudant et Ouarzazate, avant de remonter à travers l’Atlas vers Marrakech, puis Rabat de nouveau et enfin Tanger.
Que de beautés ! Que de merveilles ! Entre la citerne Portugaise
d’ El Jadida, (une vaste salle souterraine voûtée qui servait de réserve d’eau) la Vallée des Almen autour de Tafraoute, le Ksar d’Aît-Benhaddou, (village fortifié , constitué de constructions en pisé rouge) ou encore les souks de Marrakech, il est bien difficile d’établir une préférence. Et encore, nous n’ avons rien vu du Haut Atlas, qui devait pourtant constituer le "clou" du voyage, en matière de paysages, mais ce jour-là Allah était fâché contre nous…
L’Islam
C’est le nom que les musulmans donnent à leur religion. On peut en penser ce que l’on veut, mais cette croyance marque fortement la vie du pays. Le moindre village possède sa mosquée et dès 5 heures du matin, le muezzin appelle à la prière, et il y en aura encore quatre autres, avant le coucher du soleil… La viande de porc est évidemment proscrite ainsi que les boissons alcoolisées. Pourtant dans nos hôtels touristiques, apéritifs, vins et bière font la plupart du temps partie du quotidien. Il nous arrive cependant de savourer une tagine ou un couscous avec un verre de thé à la menthe : bizarre, quand même !
"Inch’Allah" entend-on à chaque coin de rue et l’on ressent un fatalisme certain dans la situation actuelle de bien des Marocains. Pourtant les choses semblent évoluer, surtout dans les grandes villes du Nord : les enfants vont davantage à l’école, (même les filles !) et le nouveau roi, Mohamed VI, (très apprécié parmi toutes les personnes rencontrées) semble avoir de réelles préoccupations sociales : ne le surnomme-t-on pas "le roi des pauvres ?…"
Le plaisir d’essence !
Certes le précieux liquide ne coûte pas bien cher ici (pour nous du moins, car pour les Marocains qui gagnent environ 200 € mensuellement, ce n’est pas la même chose !) puisque le 95 sans plomb revient en moyenne à 1€05 le litre. Mais nous avons rencontré plusieurs problèmes. Tout d’abord les pompes de 95 sont fréquemment vides, car peu de véhicules Marocains en utilisent. (On s’en doutait en voyant les volutes de fumée s’échapper des camions surchargés et des Mercedes hors d’âge !) Par gentillesse, on nous affirme toujours qu’il y en aura dans la ville suivante…mais "Inch’Allah", il n’ y en a plus ! Un policier affirme à Dédé qu’une pénurie menace le pays depuis les récentes tensions diplomatiques avec l’Iran. J’avoue avoir frisé la paranoïa du côté de Taroudant…Heureusement, c’est une fois de plus la maréchaussée qui nous sauve la mise, en téléphonant aux stations disposant du fameux 95, sans lequel nos machines modernes seraient moins efficaces et moins rapides qu’un bon vieux bourricot ! L’autre problème vient de la qualité du carburant : il est bon de savoir qu’il ne faut s’approvisionner que chez Afriquia, Total ou Shell : (publicité non rémunérée !) les autres marques sont suspectes et il convient d’éviter soigneusement les stations Ziz. Nous l’avons appris, un peu tard, à notre dépend du côté de Ouarzazate. 18 de nos rutilantes motos se sont ainsi fait piéger par un plein contenant du gaz-oil, seuls Dédé et Guy ont eu la chance (la sagesse ?) de pas ravitailler dans cette maudite station ! Pour certaines, ratatouillages et fumées nauséabondes en furent les seules conséquences néfastes.
Pour la Fazer de Jean-Claude et la K 1200 LT de Schoum et Véro, il faut recourir à l’assistance.
Quatre bougies neuves remettent en selle la Yamaha, tandis que la B.M. se décidera toute seule à redémarrer…une fois parvenue à Marrakech, sur le camion de dépannage !
Une journée de galères !
Et dire que nous nous faisions une joie de franchir le Haut Atlas, par le Col du Tizi-n-Tichka : depuis le temps que Jean-Yves nous vantait la beauté de cette route qui relie Ouarzazate à Marrakech… Hélas les cieux (dieux ?) nous sont tombés sur la tête !
C’est la B.M. de Schoum qui inaugure la longue liste des soucis rencontrés tout au long de cette journée…Nous voilà à peine partis, 15 petits kilomètres parcourus et la belle Allemande refuse tout service ! Mademoiselle fait la délicate et refuse de digérer l’essence allongée de gaz-oil ! Nous restons avec quelques compagnons d’infortune : Jean-Claude (Weber), Sylvain et Christelle, en attendant l’arrivée des véhicules d’assistance. (camion pour la moto, traditionnel Taxi Mercedes fatigué pour Schoum et Véro.
Et nous vivons un grand moment, qui n’aurait jamais pu se produire dans notre moderne France ! Imaginez l’incontournable policier de service posté juste en face de la B.M. blessée, tranquillement occupé à surveiller son radar fixe installé dans une Renault Express hors d’âge.
Entre deux "prises", notre homme vient s’enquérir de l’avancement de nos démarches avec l’assistance. Il nous apporte SON verre de thé, puis SON sandwich ! Sylvain lui offre une casquette et un sac à dos. Nous plaisantons, notamment au passage d’un camion de paille tellement surchargé que l’on ne donne pas cher de ses chances d’arriver à bon port "il a encore au moins 200 km à effectuer" affirme le policier, "mais il est prudent, il ne dépasse pas les 30 km/h"…
Lorsque l’assistance vient au secours des infortunés Schoum et Véro, nous reprenons la route à l’assaut de la haute montagne.
Il se met à pleuvoir, puis lorsque nous approchons du Col, situé à 2200 m d’altitude, c’est carrément de la neige qui vient se coller sur nos visières. La route est glissante, nous sommes frigorifiés, les moteurs fonctionnent mal : la descente est interminable. Au village de Taddert, nous retrouvons avec plaisir une partie de nos Vroameurs, qui nous ont gentiment attendus.
Réchauffés et restaurés, ils repartent vers Marrakech, toujours sous une pluie diluvienne. Peu de temps après, Guy et Corinne glissent à 10 km/h sur une plaque de boue rougeâtre : la Pan European retombe sur la jambe de Corinne, qui casse net ! Ce sont des automobilistes Français qui emmènent la pauvre Normande vers une clinique de Marrakech. Terminée l’aventure Marocaine pour la pauvre Corinne ! Les galères ne font que commencer puisqu’elle devra être réopérée à son retour à Rouen…Courage, nous sommes tous et toute avec toi, Justine ! (si vous ne comprenez pas celle-là, passez lui un petit coup de fil, elle vous expliquera !)
Pendant ce temps, la pluie redouble d’ardeur. Nous sommes les derniers de l’équipe à rouler tant bien que mal et soudain nous voilà confrontés à un bouchon de plusieurs dizaines de voitures, de 4X4, de camions, d’autocars…Que se passe-t-il ? L’eau a monté et la route est tout simplement impraticable. Il existe bien un (beau et grand) pont, mais son accès nous en est barré par un camion de chantier, sous prétexte qu’il n’est pas encore homologué ! Incroyable !
Les minutes passent, aucune solution n’est en vue. Allons-nous passer la nuit ici, en pleine montagne sous la pluie qui n’en finit pas de tomber ? Une pelleteuse tente de profiler un semblant de route au milieu de l’oued : aussitôt, dans un grand désordre , avec force cris et gesticulations, petits et gros véhicules forcent le passage, tout le monde veut passer avant les autres, et bien évidemment cela n’arrange pas la situation ! C’est Dédé qui réussit à trouve le chef des opérations : celui-ci accepte, après de longues palabres, de nous laisser emprunter le pont, à condition que nous ne mettions pas en route les moteurs des motos !
A la poussette, trop heureux de voir enfin l’horizon s’éclaircir, nous traversons ce pont libéré…Ouf ! Ce n’est quand même pas la guerre, mais je vous promets qu’on ne rigole pas ! Ne nous réjouissons pas cependant trop vite !
En arrivant à 20 km de Marrakech nous retrouvons Jean-Yves, David et Jean-Claude, dont la Fazer est en panne ! Nous laissons la Yamaha en sécurité dans la station service (elle sera dépannée demain, après le remplacement de ses 4 bougies !), et Jean-Claude repart en passager de David sur la GS. Il ne reste plus qu’à trouver l’hôtel. Il pleut encore davantage, (si, si c’est possible !) la nuit tombe et il existe une Avenue Mohamed V, une Avenue Mohamed VI et 3 hôtels qui portent le même nom que le nôtre "Ryad Mogador !" Ajoutez à cela que le centre-ville est inondé, dévié et embouteillé et vous devinerez que nous ne sommes pas mécontents de parvenir devant l’entrée de l’hôtel ! Terminé ? Pas tout à fait ! En se rendant au garage, Michel et Françoise se font happer par une voiture…
Ce sera tout pour aujourd’hui !!! Par bonheur, plus de peur que de mal, nos deux "solides" s’en sortent avec une belle frayeur et surtout sans une égratignure !
Ça sent la fin…
La journée de repos porte bien son nom ! C’est à pied, en calèche ou en taxi que nous découvrons Marrakech. La Place Jemaa el Fna mérite évidemment une visite, mais ce n’est pas la seule curiosité de la capitale du tourisme au Maroc. Par petits groupes nous parcourons la ville et ses curiosités, les Souks, bien sûr, (dont Maryline est incontestablement la reine !) mais aussi beaucoup de monuments intéressants (la mosquée de La Koutoubia, le Palais de la Bahia, la Médersa Ben Youssef, etc.) sans oublier le jardin Majorelle : un havre de fraîcheur apprécié car le beau temps et la chaleur sont revenus !
Mercredi matin, nous remontons sur nos motos, en direction de Rabat. Certains ont profité de cette journée de repos pour leur offrir un brin de toilette, d’autres préfèrent rapporter en souvenir un peu de boue séchée et de poussière du Maroc…
Rutilantes ou carrément cradingues, peu importe, nos fidèles montures fonctionnent désormais correctement : elles ont digéré le gaz-oil et nous mènent tranquillement à travers une longue plaine jusqu’à Rabat.
Le Mausolée de Mohamed V et la Tour Hassan II bénéficient de notre dernière visite.
Jeudi matin : branle-bas de combat à l’Hôtel ! Le petit-déjeuner est avalé à 4h30 du matin ! Cela fait tout drôle de se retrouver à table de si bonne heure ! Il vaut mieux prendre des forces car 250 km nous attendent avant de parvenir à Tanger et de monter sur le Ferry à destination d’Algéciras. Il est prévu d’effectuer cette étape autoroutière d’une seule traite. Par contre, ce qui n’était pas au programme, c’est le brouillard à couper au couteau qui nous tiendra compagnie jusqu’à Tanger !
C’est vraiment stressant d’ouvrir la route dans de telles conditions. Je crains à tout instant le camion mal ou pas éclairé, le gosse ou l’animal, errant sur la chaussée, sans compter qu’il est impossible de savoir si toutes les motos suivent bien ! Par bonheur c’est sans encombre que nous parvenons… à bon port.
Le passage de la frontière n’est évidemment pas une simple formalité. On nous fait monter à bord du bateau alors que le chargement des remorques de camions n’est pas terminé : imaginez-vous au volant d’un semi-remorque, en train d’effectuer un créneau au milieu des motos !
Bien évidemment, lorsque le bateau lève l’ancre, deux bonnes heures se sont passées… Inch’Allah !
En voyant les blanches côtes de Tanger s’estomper, je fais le vœu de revenir prochainement sur cette terre Marocaine…
Les douaniers ne vérifient même pas nos passeports en arrivant à Algéciras…C’est vraiment émouvant de devoir se séparer sur ce parking surchauffé. La maison n’est plus très loin : il ne reste plus qu’à avaler un peu plus de 2000 km…chacun à son rythme…