Restauration d’une mobylette bleue

Tout à commencer lors d’une période d’inactivité professionnelle (pour ne pas dire chômage dû à un licenciement économique), j’avais besoin de m’occuper l’esprit.
C’est un projet que j’avais gardé dans un coin de ma tête et dans le fond du garage pour ma retraite. Cette remise en état sera étalée sur deux bonnes années à cause d’une reprise d’activité professionnelle.

Présentation de la machine :
Une mob nommée « la bleue ».Ce modèle est sorti d’usine la fin de 1967 sous la dénomination administrative AU 65.bleue1
C’est une mobylette qui m’a servi pendant mon adolescence de 14 à 16 ans pour aller au lycée avant mon permis moto.
Elle avait été achetée d’occasion à un voisin par mon père pour la somme de 250 francs de l’époque (soit environ 35 à 40€).
C’est un modèle utilitaire de la marque Motoconfort équipé d’un embrayage automatique mais sans variateur ; pour les initiés sans «moteur flottant» de type économique.
Elle est équipée d’amortisseurs et d’une fourche télescopique.
Deux marques différentes (Motobecane et Motoconfort) pour une seule production, ce qui permettait d’avoir un double réseau commercial ; voir même deux agents dans la même ville.
Son petit moteur de 49,9cc, 2 temps sans graissage séparé est très robuste. Il fallait donc faire son mélange à 6%. Je ne vous dis pas la fumée. Avec ce pourcentage, Nicolas Hulot nous aurait mis en prison immédiatement.
A l’époque je l’avais repeinte au pinceau d’un bleu approximatif; monté un guidon sport et une selle biplace pour tenter de rivaliser avec les cyclos à vitesses. (Malaguti, Flandria...........).Peine perdue, j’étais toujours derrière. Comme mes potes étaient des « pilotes moyens », je les recollais dans les courbes en mode GP.

Restauration de la machine :
Un état des lieux est effectué afin de voir ce qu’il faut refaire et acheter .Une chance, elle a toujours été stockée dans de bonnes conditions dans le garage au sec.
J’ai oublié de faire des photos avant.
Aujourd’hui internet est d’une aide précieuse avec des forums dédiés (Tobec online ou Motobecane club).
Une longue recherche de pièces est lancée dans les puces motos ou sur les sites d’annonces afin de trouver celles qui étaient trop usées ou détériorées.

bleue2Le cadre :
Un démontage et un décapage complets de la carrosserie ont été faits. L’ancienne peinture a été retirée à la brosse métallique rotative. La prochaine restauration sera sablée, mais je vous en parlerai plus tard. Je devrai aussi remplacer une partie de la visserie pourrie par le temps. La boulonnerie sera achetée en grande surface de bricolage car introuvable ou au prix du kilo d’or voir plus.
La peinture proche de l’origine a été trouvée sur un site spécialisé et effectuée par un carrossier auto retraité. Le résultat n’est pas au top, il a un peu perdu la main.

En attendant le séchage de la peinture, j’en profite pour nettoyer au Belgom, les chromes du guidon, des jantes et des flancs de réservoir en excellent état. Ils seront laissés comme cela. Les petits freins à tambours de 100 de diamètre seront seulement dégraissés. Les garnitures ont été toilées. La flasque arrière sera à repeindre en gris que j’avais barbouillé en noir à la mode de l’époque. Toujours pas fait à ce jour !!!!!!
Les pneus d’origine seront remontés mais remplacés si je dois m’en servir. Vous pensez bien que des pneus de 50 ans ne sont pas au mieux de leur forme .On trouve des refabrications chinoises à flancs blancs de médiocre qualité. On verra plus tard, y pas d’urgence.
Remontage de la fourche avec des plaques de bois pour ne pas abimer la peinture fraiche ; ce serait dommage. Toute la quincaillerie et les roues sont posées.

Le moteur :
Je ne vous ai pas encore parlé du moteur. Il a été démonté partiellement .Les joints et les segments ont été remis à neuf. Un support pour faire des essais de mise en route est fabriqué avec des pièces de mon stock (photo jointe) ; un ancien réservoir de tondeuse à gazon, un vieux guidon et une poignée d’accélérateur feront l’affaire.

L’allumage :
L’allumage a été nettoyé et revu (vis platinées, condensateur et bougie made in China). Un bon réglage d’avance n’a pas suffi à la mise en route.bleue3

L’embrayage :
Un démontage et un dégraissage suffiront dans un premier temps.

Le carburateur :
Quand est-il de la carburation ?
Le carburateur est complètement mis en pièces. Et là j’ai découvert que tout est bouché par de la vieille huile caramélisée depuis plus de 40 ans. Un bon trempage dans du vinaigre blanc chauffé viendra à bout de cette m...de. Ne faites pas ça dans la cuisine ; ça sent vraiment très mauvais.
Le joint en papier d’origine n’a pas supporté son âge. Pensez-vous 60 ans pour lui, c’est le moment de partir à la retraite. Un petit jeune prendra sa place. Un remontage soigneux et une mise en essence, impeccable tout va bien ; pas de fuite. Pose sur le moteur.

Essai de mise en route :
Et là, miracle après trois tentatives, il part dans un énorme nuage de fumée à faire pâlir le brouillard irlandais.

La mise au point :
Toutes les gaines et les câbles sont remplacés par des neufs achetés sur une puce moto.
Afin de retrouver son aspect de l’époque, une selle biplace d’occasion est mise en place. La housse de 40 ans est encore utilisable.
L’ancienne était en piteux état. La remise en forme de la « vielle » aurait dépassé le cout de la rénovation complète de la machine.
Un rétroviseur d’époque est monté car maintenant obligatoire.

Immatriculation :
La législation oblige une immatriculation de tous les cyclomoteurs de moins de 50 cc. Ce qui implique de faire une carte grise gratuite. Le montage du dossier est simple sauf pour retrouver le document « barré rouge ».Il existe pour la marque Motobecane mais pas courant pour Motoconfort.
Je me paie le culot de faire une demande aux archives nationales. A ma très grande surprise, je reçois une copie du précieux sésame dans les 10 jours.
Dépôt à la préfecture de Nantes, tout est bon .Je réceptionne la carte grise la semaine suivante.
Il faut juste l’assurer pour la faire rouler.

bleue4Le coût :
Je n’ai pas compté le temps passé .Comme dit le dicton quand on aime on ne compte pas.
Ce qu’il faut savoir quand on réalise une remise en état, c’est que le montant peut être très élevé. Je précise bien une remise en état et pas une restauration à l’origine.
J’ai fait un tableau récapitulatif des pièces neuves ou d’occasions changées avec le prix d’achat, pour le voir, cliquez : ICI.

Conclusion :
Cet article n’a aucune prétention ; si ce n’est que de partager une expérience.
Le but était de sauvegarder en état notre patrimoine français.

Bientôt la retraite pour moi, je me suis mis du « pain sur la planche ».
J’ai trouvé quatre nouvelles mobs à refaire. Ce sont des AV 44 de la marque Motobecane.
Une de ces machines doit servir de banque de pièces .Une autre sera remise en état.
Les dernières seront transformées en « café racer » sans prétention. Ce sera plus un exercice de style.

Bonne lecture

Bernard Meunier.

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