Mon cher Tonio,

Il y a bien longtemps que je n’ai pris quelques minutes pour t’écrire une petite bafouille. Aujourd’hui, je me force car je ne veux pas passer sous silence la balade et la visite que je viens michelined’effectuer ce week end.
Le temps n’était pas aux chaleurs estivales loin de là, mais avec la pluie qui avait enfin décidé d’aller voir ailleurs si j’y étais, des fourmis commençaient à s’agiter dans mes gants d’hiver. L’occasion était trop belle de rouler un peu.
Souvent on dit que les motards n’ont pas besoin « d’une bonne raison » pour rouler et bien j’ai fait mentir ce dicton de caisseux jaloux. Une bonne et même une très bonne raison m’ont poussé à sortir la BM.
Connais-tu cette peintre qui roule avec VROAM et qui s’appelle Micheline Reboulleau ? Si tu ne la connais pas encore, nous irons ensemble lui rendre visite.
Elle habite Daix, un joli petit patelin, tout proche de Dijon. Dès que tu cherches à accéder à son atelier tu devines déjà que tu auras affaire à une artiste. Tu montes un petit escalier en pierre coincé entre deux hauts murs. Tu traverses un jardin à la Jean Valjean. L’ordre est anarchique et la nature règne en maître absolu. La main de l’artiste ne façonne rien ici. C’est ailleurs. Il s’en dégage une douce harmonie qu’on n’a plus l’habitude de rencontrer. Tout au fond de ce joyeux dédale se niche une petite construction qui lui sert de résidence. Tu la laisses sur ta gauche et tu continues ton chemin dans la même ambiance et là, tu découvres, à flanc de coteau, juste avant la forêt, un 2018 02 10 Micheline Aquarelliste 9 1 1petit chalet : c’est son atelier.
Le rangement à l’intérieur est signé de la même main qui a ordonnancé le jardin. Difficile de se frayer un chemin entre les chevalets, les cartons à dessin, les bureaux où s’entassent les feuilles de papier, les boites d’aquarelle, les sachets de pigments. C’est dans son royaume, là, tout au milieu de son atelier que t’accueille Micheline.
Inutile de perdre de temps en présentation. Motarde, elle te fait la bise tout en commençant à te parler des différentes techniques de peinture. C’est complet et rapide car le plat de résistance, sa vraie passion, c’est l’aquarelle.
A suivre ses explications tu comprends vite qu’il ne s’agit pas là d’une technique mineure, bien au contraire. Comme quoi, la maitrise de l’eau ne coule pas de source !!!
Il faut choisir le papier. Suivant l’humeur, la météo, le sujet, tu prendras un support plus ou moins lourd, plus ou moins granuleux. Et puis l’éclairage n’est jamais stable, il faut saisir l’instant qui t’enchante, le fixer avec une couleur qui se dérobe. C’est un peu la quadrature du cercle. Il en est comme de la forme des sportifs, des fois tu réalises tout ce que tu souhaites et des fois rien ne va. Elle t’explique sans retenue ce qu’elle a réussi, comme ce qu’elle a « maquillé » pour rattraper une teinte qui fuyait. Il faut un œil averti pour déceler ce qui était, à ses yeux à elle, un loupé. Elle a su en tirer parti et ne pas compromettre le tableau. Parfois ça ne marcha pas aussi bien. Elle te l’avoue sans rien cacher. Tu comprends ainsi toute la difficulté de son art.
Mais il y a plusieurs façons de regarder ce qu’elle peint. La première : comme si tu étais un expert, recherchant les traits de techniques. C’est fait, avec ses explications et les réponses à tes 2018 02 10 Micheline Aquarelliste 1 1questions. La seconde : c’est celle du pur plaisir. Tu oublies la technique, les difficultés, tu ne penses qu’à ce que tu vois et surtout à ce que tu ressens. Je te l’avoue l’enchantement est total. Tu peux encore lui poser des questions. Celles-ci ne portent plus sur la technique mais sur l’affect. Pourquoi choisir telle ou telle scène ? Pourquoi cette tendance à rendre les paysages avec une pléthore de courbes ? Rien n’est anguleux, tout est tordu. Si tu le lui demandes elle te répond avec malice et en te fixant « j’aime bien ce qui est tordu », puis elle éclate de rire. Ses sujets sont très variés : des paysages, des sportifs, des viloncelleistes etc. parfois elle associe plusieurs techniques. Par exemple de l’aquarelle rehaussée de fusains.
J’y serais encore s’il n’avait fallu prendre le chemin de la maison, la saison ne se prêtant pas aux retours de nuit. Promis, nous ferons un saut dans son atelier. Il y a encore tant de choses à découvrir que je serai heureux de t’y conduire.
A bientôt.
Toute mon amitié et bonne route.
Serge                                    Pour voir son site internet cliquez sur l'aquarelle ci-dessous ou ICI :copy cropped aqu c3a9lc3a9ph rouges1

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