La première vidéo est de Marcel Keller, la seconde de Francis Vautrot. Pour voir le très bel album de Carine, Alain Bady et Bernard Guérin, cliquez sur le blason de Gand : 1200px Blason ville be Gand Flandre Orientalesvg

 Avant de lire le texte de Serge Grandvaux sur cette virée, voici le beau texte de notre super Cécile Desmedt :

Alors que nous nous réjouissions lors de la préparation de cette sortie il y a plus de 2 ans , le destin en a décidé autrement, un jeune conducteur m'a coupé la route avec les séquelles que vous connaissez, la paralysie du bras droit.

Aussi après une longue convalescence et 2 ans de covid, j'ai été très heureuse de vous retrouver en espérant que vous ayez pris du plaisir lors de cette sortie malgré une météo capricieuse.

Je tenais tout particulièrement à vous dire combien j'ai apprécié votre sollicitude lors de ces retrouvailles, j'ai été très touchée par votre sympathie ainsi que votre gentillesse à mon égard.
Je tenais à vous en remercier de tout coeur.

J'attend impatiemment notre prochaine rencontre et ainsi partager d'agréables instants en votre compagnie.

Affectueusement,
Cécile.

 Pour découvrir le récit de cette virée par Philippe Sodoyer, cliquez : LA .

C’est grave docteur ?

- Bonjour Docteur.
- Bonjour, qu’est-ce qui vous amène ?
- Eh bien c’est un truc bizarre, je ne sais pas trop comment vous le dire.
- Allez- y je vous écoute
- Avec des copains motards, nous sommes allés en Belgique,
- Ce n’est pas une maladie grave que je sache
- Non, ne vous moquez pas. Vous savez où j’habite ?
- Oui bien sûr et alors quel rapport avec la consultation ?
- D’où j’habite, je vois le Mont Poupet* tous les jours. Il est là devant moi majestueux. Il porte des feuillus et des résineux et quand le temps est au mauvais, il se perd dans les nuages alors on dirait une montagne comme dans les Alpes. Vous voyez bien ?
- A vrai dire je ne vois pas bien où vous voulez en venir et de quel mal vous souffrez
- C’est pourtant simple. Moi qui aime la montagne les randos dans les Alpes en Vanoise, moi le montagnon comme on dit de par chez nous, mes copains m’ont embarqué dans un pays plat comme une limande.
- Oui et alors ?
- Non, mais vraiment vous ne vous rendez pas compte. Pas une bosse, pas même une taupinière Rien ! Je vous le dis plat de chez plat. Et puis ils n’écrivent pas comme nous les habitants de ce pays. Bruges, c’est pourtant une de leurs villes qu’ils écrivent avec deux G et pas de S. En plus ils parlent une langue qui ne ressemble à rien, ni au français bien évidemment, ni à l’allemand, ni au hollandais. De plus entre eux ils ne parlent que cette langue
- Je commence à comprendre votre mal.
- Et ce n’est pas tout. Leurs maisons : pas d’étage ! Un seul niveau. Elles sont tellement plates que leur toit se trouve en dessous du niveau de la mer. Pas un seul chalet en bois comme je les aime. Je vous dis plat de chez plat. De la brique, de la brique ; ils ne connaissent que cela ! Un autre exemple. Chez nous on a des torrents des cascades ; l’eau, elle vit, elle descend. Chez eux rien de tout cela. Pas une seule rivière en pente. Rien ne bouge ; la mer ? Elle ne sait pas où aller ; elle arrive sur le sable. Elle repart, elle revient ; Elle ne fait que cela toute la journée. Dans les Alpes, l’eau, elle passe, elle coule et elle s’en va, Elle, elle voyage, elle ne piétine pas. Ici, au contraire rien ne bouge ! Quand je pense qu’un de leurs chanteurs en a fait une chanson de ces trucs tout plats qui se perdent nulle part. « Avec un ciel si bas, qu'un canal s'est perdu. Avec un ciel si bas, qu'il fait l'humilité. Avec un ciel si gris, qu'un canal s'est pendu. Avec un ciel si gris, qu'il faut lui pardonner »**
- Oui je vois de plus en plus de ce dont vous souffrez.
- Mais le pire est à venir Docteur.
- Je doute que cela soit possible.
- Si, si c’est possible et c’est terrible
- Ah bon ?
- Vous me croirez si vous voulez, mais j’ai adoré ce pays. Moi le gars des montagnes j’ai a-do-ré. Vous vous rendez compte, Docteur ? Leurs petites maisons. J’en ferais facilement ma demeure. Je m’imaginais à l’intérieur. Une pièce bien chaleureuse meublée « so british », une chemine avec un feu de tourbe. Par la fenêtre dans un immense parc bien vert je verrais mon cheval se délasser. Et puis la mer, avec son mouvement de balancier m’incitait à la réflexion. Mais vous réalisez comme j’étais perturbé. Comment ai-je pu ignorer si longtemps pareil bonheur ? J’ai cru que mon cerveau se détraquait. Que mes repères s’effondraient. Vous comprenez maintenant mon désarroi, Docteur ?
- Ne vous inquiétiez pas. Ce n’est pas trop grave je vais vous prescrire un petit truc très efficace. Vous en prendrez matin, midi et soir et à la demande dans la Journée. A renouveler en tant que de besoin.
- Aussi souvent ?
- Oui absolument.
- Comment s’appelle votre pilule miracle ?
- C’est du « Carpe diem ». Vous en prenez avec de l’eau ou mieux avec un petit verre de Vin jaune et un bout de Comté ou même avec du Chablis ou du Champagne. Vous verrez ça marche à coup sûr. Et vous pourrez faire le tour du monde pour découvrir d’autres beautés qui ne cesseront de vous surprendre.
- Et à mon âge vous croyez que j’en aurai le temps ?
- « Vous n’aurez pas le temps, Pas le temps. Même en courant, plus vite que le vent, plus vite que le temps. Même en volant, vous n’aurez pas le temps, pas le temps, de visiter toute l'immensité d'un si grand univers. Même en cent ans, vous n’aurez pas le temps, de tout faire avec VROAM** …
- Merci Docteur….

Serge Grandvaux.

* Mont Poupet : petit massif Jurassien près de Salins-les-Bains (Alt 900 m)
**Jacque Brel « Le plat pays »
*** D’après Michel Fugain

 

 

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